La légende voudrait que ce soit une ouvrière, Adélaïde, qui travaillait dans une chemiserie d’Angles sur l'Anglin (86) qui aurait tiré un fil de trop pour faire son pli de plastron bien droit et qui aurait brodé sur ce fil tiré pour réparer son erreur. En réalité, ce n’est très certainement qu’une légende car on sait que les jours existent depuis l’Antiquité. Mais c’est la qualité et la quantité de travail qui sortaient des ateliers qui ont fait que cette technique a pris le nom de « Jours d’Angles ».
Cet artisanat a été très important sur la commune d'Angles sur l'Anglin. En effet, au début du siècle on comptait 300 ouvrières uniquement sur Angles. Les jours ont ainsi connu leur apogée entre 1920 et 1940. Toutes les femmes d’Angles faisaient des jours, c’étaient elles qui gagnaient l’argent du ménage et dirigeaient la famille. Elles avaient leur autonomie par rapport à leur mari, ce qui était rare à l’époque. Les petites filles apprenaient la technique des jours en regardant leurs mamans, c’était très naturel.
Les femmes travaillaient soit en atelier, soit à leur domicile pour différents ouvroirs qui avaient chacun leur spécialité : vieux jours, tulle, application et qui travaillaient eux-mêmes pour les maisons parisiennes de linge fin, pour l’exportation, …
A cette époque là, il y avait trois métiers bien distincts : la marqueuse (qui tirait les fils), l’ajoureuse (qui travaillait à l’aiguille) et la cordonneuse (qui cousait le cordonnet afin d’obtenir des lignes courbes).